Le Barrage de Chaumeçon et Plainefas : Une Alliance Étroite pour un Avenir Partagé
Barrage de chaumeçon aujourd’hui, nous vous emmenons à la découverte d’un véritable trésor caché au cœur du Morvan : le lac de Chaumeçon à Plainefas.
Ce majestueux plan d’eau, résultant de la construction d’un barrage , offre un paysage à couper le souffle, entre montagnes verdoyantes et eaux cristaline. Laissez-vous emporter par la beauté naturelle de cet endroit enchanteur, où l’homme et la nature se sont harmonieusement unis pour créer un lieu d’exception.
Petite histoire des origines : Les Barrages de Chaumeçon et du Crescent
Au début du 20ème siècle, Vézelay envisagea de faciliter le transport des visiteurs et des pèlerins entre la ville et la gare de Sermizelle, distante d’environ 10 km. L’idée d’un tramway électrique fut alors étudiée, et le site du Moulin d’Asquin avec sa chute d’eau sur la Cure sembla le plus approprié.
L’étude fut confiée à Monsieur Breuillé, Ingénieur des Ponts et chaussées à Auxerre. Cependant, le choix initial de la chute d’eau du Moulin d’Asquin fut rapidement abandonné en raison du coût élevé et du rendement énergétique défavorable. Une nouvelle étude conduisit à la proposition d’une chute artificielle d’environ 60 mètres à Bois de Cure, près de Domecy. Malgré un projet quasiment achevé, celui-ci fut abandonné en 1907.
Après la Première Guerre mondiale, l’Omnium français d’électricité reprit le projet et le présenta aux Conseils Généraux de l’Yonne et de la Nièvre, concernés par le bassin de la Cure, obtenant ainsi une concession.
L’Omnium céda ensuite ses droits à la Société d’études des chutes de la Cure et des Chemins de fer électriques de l’Yonne. Cependant, les problèmes économiques retardèrent à nouveau le projet jusqu’en 1928. À ce moment-là, la société se rapprocha de l’État pour bénéficier des financements de l’Allemagne au titre des dommages de guerre, du département de l’Yonne pour adapter la convention, et du département de la Seine qui travaillait sur des aménagements pour limiter les crues à Paris suite aux fortes crues de 1924.
En 1929, la Société d’études des chutes de la Cure et des Chemins de fer électriques de l’Yonne laissa place à la Compagnie Hydroélectrique de la Cure, chargée de la construction des barrages du Crescent et de Chaumeçon, ainsi que de leurs annexes, tels que Bois de Cure et Malassis.
Les travaux de construction furent confiés à l’entreprise parisienne Ballot, tandis que l’entreprise allemande Holzmann fut retenue pour fournir les équipements de production d’énergie électrique.
Les ouvrages furent mis en service en 1932, et leur inauguration eut lieu le 31 août 1933.
En 1946, avec la nationalisation des sources d’énergie, EDF récupéra les biens, droits et concessions de la Compagnie Hydroélectrique de la Cure.
La propriété du barrage de Chaumeçon revient donc à Électricité de France (EDF), qui en assure également la gestion des lâchers d’eau. Ces lâchers contrôlés favorisent la pratique d’activités nautiques telles que le kayak et le rafting sur le cours du Chalaux, en aval du barrage. Ainsi, le lac de Chaumeçon offre un équilibre entre l’exploitation des ressources hydrauliques et la promotion des loisirs et des sports en plein air.
Dans cet article, nous explorerons les différents aspects du lac de Chaumeçon, de sa construction à son utilisation, en passant par ses caractéristiques géographiques uniques. Préparez-vous à plonger dans l’histoire fascinante de ce site, ainsi qu’à découvrir les multiples usages qui en sont faits aujourd’hui.
Prêt à embarquer pour cette aventure ? Commençons par une brève présentation du barrage de Chaumeçon et plongeons dans l’histoire de sa construction.
Barrage de Chaumeçon - Données techniques
A. Caractéristiques géographiques
Le lac de Chaumeçon s’étend majestueusement sur ses rives pour une superficie de 135 ha et une longueur de 7 km , offrant un paysage pittoresque et préservé. Sa hauteur, mesurée depuis le niveau du fond du barrage jusqu’au niveau maximal de retenue d’eau, atteint une impressionnante mesure de 36,3 mètres. Cette élévation contribue à la formation d’un vaste plan d’eau, offrant une vue panoramique aux visiteurs et aux amateurs de nature.
B. Volume de la retenue
La retenue d’eau du lac de Chaumeçon atteint un volume considérable de 19 270 milliers de mètres cubes. Cette capacité de stockage est essentielle pour répondre aux besoins de régulation des eaux de la Seine, contribuant ainsi à prévenir les crues et à maintenir un équilibre hydrologique adéquat.
C. Rivière principale : Chalaux
Le lac de Chaumeçon est principalement alimenté par la rivière Chalaux. Cette rivière, avec ses affluents, joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement en eau du lac et contribue à maintenir son niveau.
D. Type de barrage : Poids, 65 000 m3 de béton ont été nécessaires, financés par le département de la Seine au titre de sa participation pour la régulation du débit de la Seine.
Le barrage de Chaumeçon est classifié comme un barrage de type « poids ». Ce type de barrage repose sur sa propre masse pour résister à la pression de l’eau. Avec une longueur de 196 mètres, le barrage de Chaumeçon est un imposant ouvrage qui assure la stabilité et la sécurité de la retenue d’eau.
E. Année de mise en service :1933
Il a été achevé en 1933 et est considéré comme l’un des premiers grands barrages-poids en béton de France, marquant un jalon important dans l’histoire de l’ingénierie hydraulique. Depuis lors, il a joué un rôle crucial dans la régulation des eaux, la prévention des crues et la production d’énergie hydroélectrique.
Barrage de Chaumeçon Le choix stratégique de l'emplacement : Entre harmonie naturelle et fonctionnalité ingénieuse
Lorsque vint le moment de choisir l’emplacement du barrage de Chaumeçon, les ingénieurs se sont trouvés confrontés à une décision cruciale. Ils devaient trouver le lieu idéal qui permettrait de maximiser les avantages et de minimiser les contraintes. Après une étude minutieuse, un endroit a finalement été identifié, et il s’est révélé être une perle rare au cœur de la vallée de Chalaux. Cet endroit précis est le bois de Chaumeçon, situé à Plainefas, un petit village isolé entouré de forêts et de montagnes.
Il n’y avait pas de constructions majeures qui seraient submergées par le réservoir, à l’exception du moulin existant. Cela a permis d’éviter la nécessité de relocaliser des communautés, préservant ainsi l’intégrité de la vallée et du village.
Ce choix stratégique de l’emplacement du barrage de Chaumeçon s’est appuyé sur les caractéristiques géographiques et géologiques exceptionnelles de la vallée de Chalaux. Au fil des millénaires, la rivière Chalaux a sculpté la vallée, créant un dénivelé relativement faible de Brassy à Plainefas. Cependant, en poursuivant son cours vers le bois de Chaumeçon, la rivière a creusé un passage étroit entre deux falaises de granite.
C’est précisément dans ce passage étroit, au cœur du bois de Chaumeçon, que le barrage a trouvé sa place idéale.
De plus, la proximité immédiate des gisements de granit le long du Chalaux a également joué un rôle déterminant dans le choix de l’emplacement. Ces gisements de granit, accessibles à quelques centaines de mètres du site de construction, ont fourni un matériau idéal pour assurer la solidité et la durabilité du barrage.
Ainsi, le barrage de Chaumeçon a été judicieusement implanté dans le bois de Chaumeçon, bénéficiant d’un passage étroit et de la proximité des gisements de granit.
Cela a contribué à faire du barrage de Chaumeçon un monument remarquable, parfaitement intégré dans son environnement.
Barrage de Chaumeçon début de la construction
La construction de barrages dans les années 1930 représentait un défi majeur pour les ingénieurs et les ouvriers. Les techniques de construction étaient rudimentaires car la technologie moderne n’existait pas encore, et les matériaux utilisés étaient souvent locaux, tels que la pierre, le béton et le bois. Les ouvriers devaient faire preuve d’une grande force physique, utilisant leurs bras et faisant appel à la traction animale, ainsi qu’à des machines à vapeur pour le transport des matériaux.
La construction du barrage de Chaumeçon a été un projet d’envergure qui a mobilisé une main-d’œuvre considérable. La participation des habitants du village a été cruciale, et presque tous les hommes du village ont pris part à cette entreprise ambitieuse. Cependant, compte tenu de l’ampleur des travaux, il a également été nécessaire de faire appel à des travailleurs venus d’autres régions et même d’autres pays.
Parmi les travailleurs étrangers, de nombreux ouvriers italiens et espagnols sont venus apporter leur expertise et leur contribution à la construction du barrage. Ils sont arrivés de leur pays d’origine pour participer aux travaux et ont ensuite décidé de s’installer durablement dans la région. Certains d’entre eux ont même fondé leur famille à Plainefas, contribuant ainsi à l’évolution démographique et à la diversité culturelle de la localité.
Cette immigration de travailleurs étrangers a laissé une empreinte significative sur la communauté locale, enrichissant le tissu social et créant des liens entre différentes cultures. Les descendants de ces travailleurs italiens et espagnols continuent de vivre dans la région, perpétuant ainsi l’héritage de leurs ancêtres et contribuant à la dynamique et à la diversité de la vie à Plainefas.
La construction du barrage de Chaumeçon a donc été bien plus qu’un simple projet d’ingénierie. Elle a été l’occasion de rassembler une communauté et de favoriser les échanges interculturels, laissant ainsi une trace indélébile dans l’histoire et la mémoire collective de la région.
En effet, lors de la construction du barrage de Chaumeçon, d’importants chantiers furent mis en place pour accueillir les ouvriers et leur fournir les conditions de vie adéquates. De grands baraquements furent érigés à proximité du barrage (notamment sur le polo emplacement actuel du monument Maquis Camille), ainsi que sur le site du chantier lui-même, formant une véritable cité ouvrière.
Ces baraquements servaient de logements temporaires pour les ouvriers, qui venaient souvent de loin pour travailler sur le chantier. Ils offraient un abri et des installations de base pour répondre à leurs besoins quotidiens. De plus, des cantines furent mises en place pour assurer la restauration des travailleurs. Ces cantines fournissaient des repas chauds et nourrissants, indispensables pour maintenir l’énergie et la productivité des ouvriers sur le chantier.
Lac de chaumeçon apres la construction du barrage
Après la construction du barrage, la vie dans la région a repris son cours. Le village s’est replongé dans le calme et l’isolement, abritant principalement une population de paysans qui vivait de l’agriculture et de l’élevage. Les berges du lac formé par le barrage étaient utilisées à des fins agricoles, offrant aux paysans locaux la possibilité de cultiver les terres et d’élever du bétail, tirant ainsi parti des ressources naturelles offertes par la vallée de Chalaux.
Plainefas et la vallée de Chalaux pendant la seconde guerre mondiale
Cependant, la Seconde Guerre mondiale a apporté son lot de bouleversements. La région a été touchée par les ravages de la guerre, entraînant une période de difficultés économiques et de perturbations sociales.
Plainefas a été le théâtre d’actes courageux de résistance. Grâce à sa position isolée au cœur des montagnes et de la vallée de Chalaux, un réseau de résistance local, le Maquis Camille, a pu se former et agir dans la région. Les habitants de Plainefas ont fait preuve d’un courage extraordinaire en risquant leur vie et leurs biens pour soutenir la résistance.
Ils ont joué un rôle crucial dans la récupération de parachutages clandestins.
Munis de chariots tirés par des bœufs, ils se rendaient dans leurs champs et aux abords du lac de Chaumeçon pour récupérer les parachutes et les fournitures destinés à la résistance. Aujourd’hui encore, des vestiges de ces parachutages peuvent être trouvés dans ces zones. Ces traces rappellent le jeu du chat et de la souris entre les habitants et les forces nazies, témoignant de la détermination et du sacrifice de la population de Plainefas dans la lutte pour la liberté.
Malgré les risques élevés et les fouilles régulières des Allemands dans leur maison , la solidarité entre les villageois de Plainefas était inébranlable. À une époque où la dénonciation était courante, ils ont su rester unis et protéger les secrets de la résistance. Aucune dénonciation n’a été rapportée, témoignant de leur loyauté envers la cause et de leur profond engagement envers la liberté. Cette solidarité indéfectible a renforcé le courage de la population et a joué un rôle essentiel dans le maintien des activités de résistance dans le Morvan.
Le 11 mai 1940, lors d’une tentative de mettre fin à la résistance tenace et d’inonder la vallée de Chalaux, un bombardier allemand a largué une dizaine de bombes sur le barrage de Chaumeçon. Malgré cette attaque, par un coup de chance ou une intervention divine, aucune des bombes n’a réussi à atteindre sa cible, préservant ainsi l’intégrité du barrage.
Citation la Résistance en Morvan l’exemple du maquis Camille
« Habitants animés d’un courage sans égal, n’ont jamais cessé d’apporter à la Résistance
l’aide matérielle et morale dont elle avait besoin; malgré les interventions, les menaces et
les perquisitions faites à domicile par les Allemands, ont, depuis mars 1943, ravitaillé et
même hébergé pendant les mois d’hiver, les hommes du maquis, les ont renseignés sans
cesse sur l’activité de l’ennemi, permettant à la Résistance de remporter de brillants succès
avec un minimum de pertes ».
Citation rédigée par le Colonel Roche, commandant la subdivision de Nevers, le
18/10/1944. Elle se trouve reproduite au bas du monument aux morts du Maquis CAMILLE
à Plainefas (Saint-Martin-du-Puy, 58).
Citation la Résistance en Morvan l’exemple du maquis Camille
« À plusieurs reprises, le hameau de Plainefas est investi par les troupes
allemandes qui fouillent les maisons et pillent les granges et les basses-cours ; en avril
1944, 400 soldats encerclent la région et les hommes valides de Plainefas sont rassemblés
et tenus sous la menace des mitrailleuses durant l’opération de fouille. « Camille » fait alors
évacuer le camp car les bois de Plainefas deviennent trop dangereux, mais le silence
observé par les habitants de Plainefas a permis d’épargner leurs propres vies et éviter
l’attaque du Maquis. »
Témoignage d’Albertine Chapuis et de Paul Bernard, cité dans Le maquis Camille, de
Catherine CHOFFEL, p 41
Une anecdote intéressante me venant de Fernande Malardier, ma grand-mère, et Albertine Chapuis, ma grand-tante, est que les toiles des parachutes étaient récupérées pour confectionner des vêtements, y compris des robes de mariée pour les femmes du village.
Construction de l'usine hydroélectrique
Après la Seconde Guerre mondiale, l’économie du pays repart doucement et la demande en énergie augmente.
En 1946, avec la nationalisation des sources d’énergie, EDF a récupéré les biens, droits et concessions de la Compagnie Hydroélectrique de la Cure.
Dans le cadre de cette nationalisation, en 1961 une décision a été prise pour construire une centrale hydroélectrique plus puissante. Pour cela, une turbine a été installée pour exploiter de manière plus efficace la force de l’eau et produire de l’électricité.Ce qui a entraîné la suppression du jet d’eau existant.
Les hommes du village ont une fois de plus répondu présents pour mener à bien cette construction. Il s’agissait d’un travail pénible, avec la manipulation du marteau-piqueur toute la journée.
La désertification rurale dans le Morvan : Les impacts de l'exode rural pendant les Trente Glorieuses"
Avec l’avènement des Trente Glorieuses, une période de prospérité économique en France, de nombreux habitants de la région ont quitté Plainefas et ses environs pour tenter leur chance dans les grandes villes, à la recherche de meilleures conditions de vie et d’opportunités professionnelles. Cela a entraîné une désertification des campagnes et a eu un impact significatif sur la vie de la communauté locale.
Les champs qui étaient autrefois cultivés ont été laissés à l’abandon, et les paysans restants ont continué à travailler selon les méthodes traditionnelles. La modernisation de l’agriculture et les avancées technologiques qui ont marqué cette période dans d’autres régions n’ont pas atteint pleinement le Morvan qui était considéré comme une terre rude au sol granitique parsemée de petites parcelles vallonnées, ce qui rendait le travail de la terre très difficile et peu propice à la culture.
Ainsi le village de Plainefas est resté figé dans le temps, avec peu d’opportunités de travail. Chaque habitant possédait son petit lopin de terre et élevait des animaux. Les activités étaient principalement axées sur de petits travaux, tandis que l’exploitation forestière représentait l’une des seules ressources disponibles.
Au cœur de la vie à Plainefas réside un esprit d’entraide et de solidarité profondément ancré dans la communauté. Les habitants de ce village se soutiennent mutuellement, formant une véritable toile de relations étroites. Que ce soit lors des travaux agricoles, des réparations dans les maisons ou des moments difficiles, les habitants se mobilisent pour apporter leur aide et leur soutien les uns aux autres. Cette tradition d’entraide transcende les générations, renforçant les liens sociaux et créant un sentiment de cohésion unique. À Plainefas, la solidarité est bien plus qu’un simple mot : c’est un mode de vie qui se perpétue et contribue à la beauté intemporelle de ce village.
Au sein du village, la chasse et la pêche étaient profondément ancrées dans le tissu de la vie locale. Ce qui pouvait être perçu comme du braconnage dans le monde moderne était ici considéré comme une pratique commune et acceptée. Ces activités fournissaient une source d’alimentation supplémentaire, agrémentant les repas dominicaux de délicieux gibiers ou de poissons fraîchement capturés. De plus, la vente de quelques fourrures obtenues lors de ces expéditions permettait aux habitants de Plainefas de générer des revenus complémentaires, contribuant ainsi à la subsistance et à la diversification économique du village. Cette tradition, héritée des générations précédentes, faisait partie intégrante de la vie quotidienne et de l’histoire de Plainefas.
Ainsi Lors de la vidange exceptionnelle du lac de Chaumeçon en 1982, les habitants de Plainefas ont vécu un grand moment. Une histoire raconte qu’ils se sont placés en amont des pêcheries officielles pour capturer une grande partie des poissons présents. Ils les ont ensuite transportés dans des sacs en toile de jute pour les relâcher dans les étangs du village, en prévision de leurs besoins futurs.
Selon l’histoire officielle rapporter par le journal, la pêche du lac de Chaumeçon lors de la vidange a été décevante, avec peu de poissons capturés. Cependant, cette anecdote témoigne de la créativité et de la détermination des habitants à préserver leurs ressources naturelles.
Quelle que soit la version exacte de cet événement, la vidange du lac de Chaumeçon a été un moment marquant pour la communauté locale, renforçant leurs liens et mettant en valeur leur ingéniosité. Aujourd’hui, le lac de Chaumeçon reste un lieu prisé pour la pêche et les activités de plein air, rappelant l’histoire et la passion des habitants de Plainefas.
C’est à ce rythme tranquille et en total décalage que le Morvan traversa cette période de forte croissance économique en France. Pourtant, cette situation a été bénéfique pour la vallée de Chalaux. Le village de Plainefas et ses environs ont pu maintenir leur tranquillité et leur charme rural, préservant ainsi un véritable havre de paix au cœur du Morvan. Loin de l’agitation et de l’urbanisation croissante, la vallée a continué à offrir aux visiteurs un environnement naturel préservé, des paysages pittoresques et surtout un véritable choc culturel.
Au fil du temps, les atouts naturels de la région ont attiré l’attention des touristes en quête de calme et de tranquillité. Les paysages magnifiques, les activités de plein air et la richesse culturelle de la vallée de Chalaux ont suscité un intérêt croissant. Cela a conduit à une demande accrue pour les hébergements, les activités récréatives et les produits locaux, générant ainsi de nouvelles opportunités économiques pour la région.
Avec l’essor du tourisme, de nouvelles infrastructures ont vu le jour pour accueillir les visiteurs. Parmi elles, l’Ancien Point Postal du village a été sublimement transformé en l’Auberge du Lac.La base nautique et le camping offrent des activités enivrantes, tandis que la célèbre guinguette charme les visiteurs avec son ambiance chaleureuse au bord de l’eau. On raconte que dans cette guinguette pittoresque, de délicieux crapiaux étaient servis avec générosité, régalant les papilles des convives.
Les Morvandiaux, réputés pour leur goût épicurien, savent savourer ces plaisirs culinaires. Cependant, malgré leur penchant pour la fête, il ne faut pas oublier leur caractère bien trempé. Lors des soirées animées, l’ambiance pouvait s’enflammer et il n’était pas rare de voir une table renversée sous l’effervescence d’une bagarre ou même un titi-paris* un peu trop audacieux être jeté par la fenêtre dans l’euphorie de l’instant. Mais tel était l’esprit de ces nuits mémorables à Plainefas, où l’énergie débordante se transformait en anecdotes croustillantes et en souvenirs indélébiles.
*Un « titi-paris » était le terme utilisé pour désigner les descendants des Morvandiaux qui étaient partis vivre à la capitale et qui revenaient passer leurs vacances dans le Morvan, souvent avec beaucoup de suffisance. Il ne faut pas confondre cela avec les « petits Paris », qui étaient les enfants de l’assistance publique.(Musée des nourrices)
Ainsi, bien que le Morvan ait été en grande partie négligé pendant les Trente Glorieuses, cette situation a permis à la vallée de Chalaux et au village de Plainefas de préserver leur caractère authentique et de se développer de manière durable. Aujourd’hui, le village et ses environs continuent d’offrir aux visiteurs une expérience unique, mêlant nature sauvage, traditions rurales et opportunités de tourisme durable.
Mon Village de Plainefas : Un Petit Village du Morvan Comme les Autres ? Peut-être Pas !
Au fil des ans, Plainefas et le lac de Chaumeçon ont évolué pour devenir un lieu unique, sauvage et préservé, échappant au tourisme de masse. Cette transformation a apporté des avantages économiques à la région, tout en préservant avec détermination l’authenticité et la beauté naturelle du site.
Plainefas est un secret bien gardé, un village qui a su résister aux pressions du développement excessif, préservant ainsi son charme intemporel. Les visiteurs qui découvrent cet endroit privilégié peuvent profiter d’une expérience unique, loin des foules et de l’agitation urbaine.
Plainefas et le lac de Chaumeçon sont devenus des destinations prisées par les initiés, attirant ceux qui apprécient la nature, la tranquillité et l’authenticité. Ici, vous trouverez des opportunités de loisirs en plein air, des paysages époustouflants et une véritable évasion loin du rythme effréné de la vie moderne.
Mais ce qui rend ce lieu encore plus spécial, ce sont les habitants qui ont su préserver leurs traditions et leur identité . Ils sont les gardiens des anecdotes du passé et des exploits des anciens du village, qui peuplent encore leur mémoire.
Plainefas est bien plus qu’un simple village préservé. C’est un lieu où les habitants sont fiers de leur héritage . Vous pouvez vous attendre à des rencontres chaleureuses et à des discussions animées avec des Morvandiau dans l’âme et dans le cœur, qui sont toujours prêts à vous faire découvrir les trésors cachés et les histoires méconnues du village.
Ce lien étroit entre les habitants et leur passé crée une ambiance unique à Plainefas. Au-delà de son charme intemporel, le village vit et respire grâce à la passion de ceux qui ont vécu ici pendant des générations. Leur désir de préserver les traditions et l’identité locale se reflète dans chaque coin de rue, dans chaque rencontre avec un habitant.
Alors, lorsque vous visiterez Plainefas et le Barrage de Chaumeçon, prenez le temps de vous imprégner de cette atmosphère singulière. Écoutez les récits, partagez les anecdotes et plongez dans l’histoire vivante de cette communauté attachante. Vous repartirez avec des souvenirs durables et une appréciation renouvelée pour ces lieux atypique où passé et présent se mêlent harmonieusement.
Signée par un enfant du village et en hommage à tous les habitants de Plainefas qui ont marqué ma vie.